Si tu es pressé, je t’en laisse déjà 10 juste ici en-desous, vite fait. Tu les prends, tu les jettes, tu les mets à ta sauce, tu en fais ce que tu veux. Prends ça comme un apéro, c’est cadeau.
Si tu en veux 10 de plus, dans une version un chouia plus copieuse, scrolle ! ⤵️
Une remarque, une question, un projet, une idée, une formation ou une conférence à animer, besoin d’un coup de pouce ou juste envie de boire un ☕️ ou une 🍺 ?
Laisse-moi un message te je reviens vers toi très vite !
First 10 (quick wins)
- Procrastine si tu veux, sur tout, sauf sur l’administratif. Fais ta déclaration TVA tous les mois, et dès que tu peux, engage un comptable. Crois-moi, le jour où tu as un contrôle, tu comprendras pourquoi.
- Fais des backups de tout, en automatique, dans différents clouds.
- Fais gaffe à ton dos (et à ton estomac).
- Arrête de bosser, plusieurs fois par jour. Retire la prise, plusieurs fois par mois. , Prends des vacances plusieurs fois par an. Je sais, c’est impossible.
- Inbox zero. En permanence.
- Monétise tes compétences et ton temps, mais pas ton réseau. Joue les connecteurs, si du business doit en découler tant mieux, bosse mais ne te paie pas sur ta capacité à faire réseau. Sinon tu n’auras jamais de vrais amis (#My2cents, je peux entendre que certains arrivent à se créer de jolies rentes avec des “apports d’affaires”, mais ce n’est pas trop ma came)
- Bouge. Vois du monde. Dézoome de ta géoloc.
- Les plus belles victoires viennent des combats que tu mènes contre toi-même. Arrête de fumer. Plante-toi le nez au ciel de temps en temps et dit juste merci. A qui ou quoi tu veux, mais dis merci.
- Evite d’être un cordonnier mal chaussé. Je considère comme un “lifetime achievement” le fait que ma fille m’ait envoyé sa première dick pick, en me disant qu’elle l’avait screenshoté pour les flics.
- De la chance il en faut, un paquet. Provoque-là
Next 10 (long story, short)
De la chance j’en ai eu, beaucoup, au cours de ces 20 dernières années D’abord en tant que salarié (Agence Belga, RTBF et OWNI), de 2002 à 2012, puis en tant que freelance, depuis juillet 2012.
J’ai la chance, depuis 20 ans, de pouvoir vivre de ma passion pour l’information, de nourrir ma petite famille et de m’éclater en me rendant, je pense, un peu utile.
J’ai monté ma propre structure, en 2012, mais techniquement ma boîte ne vaut rien, puisque je suis seul à bord. Elle m’offre néanmoins l’essentiel: la liberté de pouvoir m’associer avec qui je veux et, encore plus important, celle de pouvoir dire non. C’est d’ailleurs à cela que je mesure au quotidien le coût de mon indépendance, financière et intellectuelle.
J’ai cette chance de pouvoir continuer, année après année, confronter mes intuitions au marché, et de développer des projets qui viennent mutuellement se renforcer avec ceux de médias, d’écoles, d’institutions et d’entreprises qui cherchent à innover, à s’adapter et à se développer grâce au numérique.
Avec le temps, les “mises en résidence” sont apparues pour moi comme évidence. Tour à tour séminaire à la campagne et séjour d’immersion en ville. Et vice-versa.
Un moment pleinement ancré dans son temps pour croiser les écosystèmes, dé-siloter les compétences et les enjeux, miser sur le avec plutôt que sur le contre, et surtout, prendre le temps de vivre une expérience, en groupe. Et trouver des débuts de solution. Souvent bancales et inachevées, ces petites pièces font partie du grand puzzle que je prends un plaisir certain à essayer de construire.
Ma plus grande chance a été de croiser, en ligne et hors ligne, dans le pro et dans le perso, des partenaires inspirants, entiers et alignés, qui m’ont donné envie de dire “oui”.
Parce qu’il faut une bonne dose de constance dans l’inconsience pour risquer sa rémunération, sa santé et sa réputation à répétiton. Etre bien accompagné a un sacré coût: celui d’accorder sa propre confiance.
Merci donc à tous ceux et toutes celles qui m’ont accordé la leur jusqu’à préssent, dans le pro et dans le perso, sans vous j’en serais encore à me demander si entreprendre, en tant que journaliste, avait vraiment du sens.
Aujourd’hui, c’est grâce à tout ce que nous avons vécu ensemble depuis 20 ans que je me permets, en toute outrecuidance et modestie mise à part, de déposer mon cerveau dans cette petite bucketlist.
Again, tu en fais ce que tu veux, je n’ai pas de baguette de magique ni de boule de cristal. DYOR!
Ready ?
- Tu peux avoir la meilleure idée (de reportage, de sujet, d’évènement, d’application, d’interviews, d’animation, etc.) au monde, elle ne vaut strictement rien tant que tu n’as pas testée et mesuré son impact. Si tu penses qu’on va te la piquer parce que tu en parles, c’est que tu n’en parles justement pas assez et probablement pas aux bonnes personnes. Tu n’es à priori pas plus malin qu’un autre, dans les industries culturelles et créatives, si tu peux avoir cette idée en 2022, la probabilité est grande que d’autres puissent l’avoir aussi. Ce qui fera la différence, c’est ta capacité à exécuter, et à itérer pour t’améliorer.
- Parler d’argent n’est pas sale. Bien sûr que tu vends quelques chose. Ton temps, tes compétences, ta proactivité, ta loyauté. Qu’est-ce que ça vaut ? A toi de le définir. Mais être payé “en visibilité” n’a jamais aidé ni à boucler ton loyer, ni à remplir le frigo, ni à faire respecter ton travail.
- Toutes les entreprises sont des medias. Tous les médias sont des entreprises, fussent-elles sans but lucratif ou de service public. Plus tu aides quelqu’un à résoudre un vrai problème, plus tu te rapproches de son portefeuille. Les médias ont beauccoup de problèmes.
- Inversément, si faire de la moula et accumuler des biens est ton principal objectif, les tutos de dropshipping ne manquent pas. “Produire des contenus” n’a jamais été aussi facile. Divertir des audiences à l’échelle planétaire non plus. Qu’est-ce que ça vaut ? A toi de le définir. Mais être payé pour entuber les gens n’a jamais aidé ni à conserver leur confiance, ni à donner envie de s’associer à toi, ni à considérer que ce que tu fais à un impact positif sur la société.
- Il y a une grande et belle différence entre “se raconter” et “Se la raconter”. Partager ton cheminement, tes essais et tes erreurs, ouvrir le capot sur ton boulot, accepter la critique et, again, mesurer et t’adapter, voilà de quoi nourrir ton karma et alimenter ton capital confiance (cfr. plus haut). Et personne ne t’oblige à partager tes photos de bouffe sur Instagram ou à twerker sur la dernière Trend. Choisis tes combats, et assume le point de vue duquel tu te places pour en raconter l’épopée.
- Garde les deux yeux sur l’horizon, mais sache aussi apprécier les lacets au ralentis en montagne et les accélérations subites en pleine ligne droite. En deux mots, ménage-toi. Kiffe les moments où les planètes s’alignent, mais il y aura plus de jours “sans” que “avec”.
- Réapproprie-toi tes outils de production. Ca peut paraître très progressiste, voire carrément marxiste, mais ton émancipation dépend des choses que tu auras réalisées sans que personne ne te l’ai demandé/commandé/payé. Si tu attends qu’un “employeur” te donne un ordi, un téléphone ou un micro, si tu attends qu’il te paye des formations ou te laisse du temps pour t’informer et bidouiller, tu ne le feras jamais.
- Le model de l’open source repose sur une brique technologique gratuite, avec des adapations individuelles payantes. Il y a moyen d’adater ce modèle au journalisme en open sourçant certaines briques (pédagogiques notamment, sur la manière de travailler, sur le process de construction de l’info, sur la hiérarchie des faits, leur fact-checking, etc.) et d’y apporter des interpretations et des analyses divergeantes, fruit d’un travail de réflexion qui mérite lui aussi d’être rémunéré à sa juste valeur.
- Diversifie tes sources de revenus. Pour les mêmes raisons qu’évoquées plus haut sur la notion d’indépendance, ne laisse jamais un partenaire unique rester trop longtemps ta seule source de revenus. Etre indépendant, c’est délivrer tous les jours, avec une main à l’oeuvre sur demain et un oeil sur après-demain. Si ce que tu donnes à voir de ton boulot donne envie à des gens de bosser avec toi, tu as déjà fait 50% de la négociation.
- Tu ne vis pas à BisounoursLand. Certains s’assiéront gaiement sur le minium d’honneté intellectuelle nécessaire pour conserver ton respect. D’autres renieront allégremment leurs promesses, te feront miroiter des allouettes et se retrancheront derrière “la conjoncture” pour se justifier de leurs oui et de leurs non. N’attends rien, de personne, c’est le meilleur moyen d’être de temps en temps surpris agréablement.
- Il n’est marqué nulle part qu’il fallait se faire chier. Oui, travailler demande une certaine rigueur mais tant qu’il y a du mouvement, il y a de la vie. Bouge, physiquement. Voyage, prends la température du “ailleurs” pour mieux jauger de la météo “ici”, en ligne et hors ligne. Bouge dans ta tête aussi. Confronte-toi à d’autres façons de penser, prends le temps de la conversation avec #lesgens.
Tout ce que tu gardes pour toi, in fine, est perdu. Particulièrement en ce qui concerne ce qu’on appelait, dans le monde des rentiers, la propriété intellectuelle. Comme dit Orelsan “ Si tu veux faire des films, t'as juste besoin d'un truc qui filme. Dire "J'ai pas d'matos" ou "pas d'contacts", c'est un truc de victime”.
Tous les producteurs de contenus ne sont pas des vendus au Grand Capital, mais même les ONG doivent en avoir un minimum pour survivre. Le capital humain étant sans doute l’asset ayant le plus de valeur, quelle que soit l’entreprise. La tienne ou celle qui t’emploit
Tu es le community manager et le marketeur de ta propre carrière. Apprends à doser l’auto-promo et si tu veux qu’on fasse attention à toi, commence d’abord par faire attention aux autres. Tu peux t’auto-proclamer expert en tout ce que tu veux, le marché aura toujours raison.
Si tu gouttes à l’adrénaline du buzz, n’en fait pas ta dose quotidienne. Les plateformes ont construit leur modèle économique sur la tâcheronisation du like. Pour qui travailles-tu ?
Publie tout ce que tu produis, que tu le vendes ou non. Offre-le, temporairement (cfr. plus haut), sert-en comme du matériel promotionnel de tes compétences et intuitions. Etre entrepreneur, c’est d’abord à l’échelle de ta propre carrière. Engager, grandir, lever des fonds, prendre ta retraite à 40 ans n’est ni une obligation, ni une assurance bonheur.
Le fond de sauce peut-être identique dans bien des recettes à succès. Si tu cuisines vraiment bien, des gens te payeront pour que tu viennes faire à manger à leurs clients, voire même à leur apprendre à cuisiner comme toi. Faire et transmettre en même temps.
Sache de qui tu acceptes de l’argent pour bosser, assume-le (cfr.
La nature humaine étant ce qu’elle est, tu croiseras un paquet de connards. Apprends à repérer les vrais gentils, et à faire confiance à tes intuitions. Tu te tromperas, mais tu apprendras. C’est quand tu te croieras installé que tu risques le plus de te vautrer. Donc doute, tout le temps, et assume tes choix. Chaque moment de crise est aussi un moment d’opportunités. Fais du judo en te servant de la force d’un shitstorm pour le retourner en ta faveur. Parce que si tu le prends dans la gueule, il te pètera les dents.
Demande-toi plus souvent ce que tu peux faire pour eux que ce que eux peuvent faire pour toi. Vois ça comme un investissement, un “apport en connaissances” pour un futur projet, une manière de garder ton cerveau agile, à l’affût d’un angle, d’une techno, d’un format, d’un modèle économique à exploiter et à mettre au services des communautés, en ligne et hors ligne (qui sont d’ailleurs bien souvent les mêmes).
En me relisant, je me rends compte que je suis à deux doigts de verser dans le “discours de vieux con”, donc je vais en rester là.
Merci de m’avoir lu jusqu’au bout, et si l’envie te dit je serai évidemment ravi d’un café ou d’un sms, d’une bouffe sur un coin de table ou d’un roadtrip dans un metavers, n’hésite pas … tu sais où me trouver ! 🚀
Merci encore à tous mes partenaires, présent.e.s et à venir 🙏🔥